Selon une première estimation de l’INSEE, le produit intérieur brut a progressé en moyenne de 2,6 % en France en 2022. La croissance économique a donc été moins forte qu’attendue, en raison des tensions géopolitiques et de l’augmentation des prix, en particulier de l’énergie. Selon les prévisions actuellement disponibles, la progression de l’activité économique devrait encore ralentir au cours de l’année 2023.
Une croissance moins forte qu’espéré en 2022
Selon la première estimation des comptes nationaux trimestriels, publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) mardi 31 janvier 2022, la croissance économique a atteint 2,6 % en France en 2022. Le produit intérieur brut (PIB) a en effet reculé, en termes réels, de 0,2 % au premier trimestre, avant de progresser respectivement de 0,5, 0,2 et 0,1 % au cours des trois trimestres suivants.
La croissance économique est ainsi moins forte qu’initialement attendu. La Banque de France prévoyait, ainsi, en décembre 2021, une augmentation du PIB réel de l’ordre de 3,6 % pour l’année 2022. La différence s’explique principalement, d’une part, par les tensions géopolitiques et en particulier l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, et, d’autre part, par la persistance d’une forte inflation qui ampute le pouvoir d’achat des ménages. Selon une première estimation de l’INSEE, le recul du pouvoir d’achat par unité de consommation devrait atteindre 0,8 % en France en 2022 (pourcentage établi à partir des trois premiers trimestres de l’année).
Selon la Banque de France, la hausse des prix de l’énergie a coûté près de 1,5 point de croissance à l’économie française.
Comment les taux de croissance sont-ils calculés ?
La croissance économique est mesurée par l’évolution du PIB réel (après la prise en compte de l’inflation donc). L’INSEE fournit des estimations des niveaux trimestriels de PIB. Il est ensuite possible de calculer les évolutions trimestrielles du PIB. Par exemple, le PIB a atteint respectivement 587,14 et 585,76 milliards d’euros au cours du quatrième trimestre 2021 et du premier trimestre 2022.
L’évolution trimestrielle du PIB est donc de :
(585,76-587,14)/587,14×100= – 0,2 %.
La croissance annuelle moyenne est, quant à elle, calculée à partir des niveaux moyens des PIB trimestriels. Ainsi, le PIB trimestriel a, en moyenne, atteint 588,59 milliards d’euros en 2022, contre 573,8 milliards d’euros en 2021.
Cela correspond donc à un taux de croissance annuel moyen de :
(588,59-573,8)/573,8×100= + 2,6 %.
Quelle prévision du taux de croissance pour 2023 ?
L’activité économique devrait connaître un nouveau ralentissement au cours de l’année 2023. Le PIB réel continuerait, certes, à progresser, mais moins rapidement. La Banque de France prévoit ainsi une croissance économique de 0,3 % pour l’ensemble de l’année (scénario central). Les projections de l’OCDE et du FMI sont proches, avec des prévisions respectivement de 0,6 % et 0,7 %. La prévision la plus optimiste est celle du gouvernement. Celui-ci tablait, en effet, dans la Loi de finances pour 2023, sur une croissance de 1 %.
De nombreuses incertitudes entourent ces prévisions, si bien qu’il est préférable de raisonner en termes d’intervalles de confiance. La Banque de France prévoit, ainsi que la croissance sera comprise entre – 0,3% et + 0,8 % : le risque de récession, s’il devrait être évité, ne peut donc être totalement exclu à l’heure actuelle.